mardi 31 janvier 2012

CLIP#7 - SUMMER CAMP // I WANT YOU

 

"It was exciting finding someone who I really trusted, and who complimented the stuff that I wasn't really very good at." -  Jeremy Warmsley on Elizabeth Sankey (connu sous le sobriquet de 'Summer Camp')

Le Reporter De l'Improbable

CLIP#6 - SOKO // FIRST LOVE NEVER DIE

par C²

lundi 23 janvier 2012

TOUT BOUGE !

Une sculpture est-elle jamais finie? Bernard Pagès, sculpteur proche du mouvement support/surface, tente de répondre à cette interrogation. Point de départ de l’exposition Tout au bout, la sculpture du même nom apporte un regard amusé sur le sujet. Perchées dans les aires, les lettres d’acier semblent inaccessibles et laissent à croire que le travail continue de « pousser ». Au-delà du questionnement de l’artiste, l’ensemble des sculptures offre un véritable spectacle mouvant. Les tiges d’acier ondulent avec légèreté dans l’enceinte de la cathédrale Saint Anne. A l’entrée, Les Fléaux torsadés virevoltent dans une lumière de phare. Tandis que la sculpture Torse II de plus de cinq mètres de long semble sortir du sol et ramper doucement vers les autres éléments.





Ces lentes ondulations plongent l’ensemble du lieu dans un univers végétal. Les sculptures se transforment en plantes grimpantes, puis en algues portées par le mouvement de la mer. L’atmosphère vacille entre vision bucolique et plongée sous-marine. Les bidons rongés par le sel marin répondent à l’acier oxydé sur Les Fléaux. Les lignes sinueuses apparaissent comme les cordes d’un voilier en pleine mer. Cette ambiance changeante est provoquée par l’assemblage fantaisiste, mais juste, des divers éléments. Ainsi, le métal devient le prolongement d’un morceau de bois, le béton s’élève avec l’acier et la céramique adoucit la pierre.


Bernard Pagès, La Torse I, 2005, tube carré, torsadé et peint, bois d’amandier calciné, 210 x 620 x 410 cm
et La Torse II, 2006, bois de pin calciné, tube carré, torsadé et peint, 275 x 570 x 350 cm.


Toute en expansion, les sculptures Les Fléaux et Les Pierres Roses viennent casser la symétrie de la cathédrale. Bien que la pièce Tout au bout tende à s’élever, l’ensemble des pièces jouent sur l’horizontalité et offrent un parcours sillonné. Les chemins sont multiples. L’exposition se transforme en excursion: il faut contourner les éléments, les approcher, passer dessous.

Nichée au centre de la chapelle, la sculpture Le Grand Surgeon III émerveille par la finesse de ses lignes. Elle s’élance doucement vers le haut, pour finalement se tordre. L’acier rouillé laisse place à un rouge délicat. Comme un point final à l’exposition, cette pièce suscite l’imagination.


Bernard Pagès, Les fléaux,1994, ensemble de sept sculptures, 
béton coloré et taillé, acier oxydé, bois de châtaignier,
285 x 1800 x 310 cm

La rigidité des matériaux s’efface au profit d’une impression de mouvement. La variété des éléments assemblés plonge l’exposition dans un univers de plantes folles et de voyage marin. Le Carré Saint Anne ondulera ainsi jusqu’au 25 mars.


Bernard Pagès, Tout au bout
Du 13 janvier au 25 mars 2012
2 rue Philippy
34000 Montpellier
04 67 60 82 11
par C²

mardi 10 janvier 2012

DANS LES FILETS DE ERIC HATTAN

Un canapé perché au plafond, rien de plus normal! Bousculer l'ordre des choses dans le but de trouver un nouveau sens à ces choses fait parti du travail de Eric Hattan. Originaire de suisse, cet artiste aime manipuler les éléments qui l'entourent. Inscrite dans une volonté de déplacement plastique et sémantique, sa démarche artistique est souvent une réponse à une invitation. 

Crédit photo © La BF15

Crédit photo © La BF15


Suite à celle de la BF15, l’artiste en résidence dans le lieu durant quelques jours a dépouillé les différents espaces. Les parties privées, tels que l’étage ou le cagibis, ont subi le passage de l’artiste. Vidées de leurs éléments, ces pièces semblent animées d’une histoire forte. Chaises, tasses, archives sont réinvestis dans la galerie. Véritable travail de transformation verticale, l’artiste balade notre regard dans tous les sens. La composition devient témoin de la vie de la galerie. Habituellement cachés de la vision du visiteur, ces objets deviennent matériau d’intervention et trouvent un nouveau sens. Sorte d’archéologie contemporaine, l’artiste nous plonge au cœur d’une interrogation cruciale: à quoi servent ces objets ainsi disposés et quel est le sens un tel acte? En observant l'espace vidé, on croirait apercevoir la place habituelle des différentes outils du quotidien. Cependant, ces objets arrachés à leur emplacement d'origine ne semblent pas manquer à une quelconque utilisation. Nous nous mettons à scruter coins et recoins de la composition folle qui bouche chaque trouée. Les éléments semblent défier l’apesanteur. L’artiste  nous amène à voir ces constituants comme de nouvelles formes, et nous conduit à une réflexion sur la société de consommation. Cet amas impressionnant, voir oppressant, pèse sur l’individu égaré dans le vide de l’espace

Crédit photo © La BF15
Crédit photo © La BF15


Notre œil est décentré, perturbé et nous nous éveillons progressivement aux choses qui constituent notre quotidien. De ce geste simple, mais fort, il ne reste plus que des vidéos à l’issue des expositions. Au cœur de la galerie, trois vidéos mettent en avant la conception artistique de Eric Hattan: l’art comme simple acte de présence.

Crédit photo © La BF15

Crédit photo © La BF15
L'artiste opère un renversement de l’espace privé dans l’espace public pour aboutir à une nouvelle vision de l’environnement. Il n’utilise pas d’éléments extérieurs, seuls les objets de la galerie sont réinvestis. Cette exposition permet de jouer sur la dualité entre vie privée et vie publique, entre consommation exagérée et dessein esthétique des objets.


Eric Hattan, Les poissons, selon l'arrivage du jour
Du 25 novembre 2011 au 21 janvier 2012


La BF15, Espace d'art contemporain
11 quai de la Pêcherie
69001 Lyon
+33(0) 478 286 663

par C²